Elle a grandi à Gonfreville l’Orcher (commune ouvrière dans la banlieue du Havre) d’une mère normande et d’un père malinké, dans un milieu qui brasse ouvriers syndiqués, travailleurs immigrés, étudiants africains, instituteurs communistes. Sans doute cela constituera l’hybridité et la liberté de son travail, qui emprunte à la musique, littérature, danse, aux sciences sociales, à la cuisine ou à la coiffure. Après des études en Lettres modernes et théâtrales à l’Université de Provence, Eva Doumbia se forme à l’Unité Nomade de Formation à la mise en scène auprès de Jacques Lassalle, Krystian Lupa (mise en scène), André Engel/Dominique Müller (dramaturgie et mise en scène), Pierre Mélé/André Serré/Marion Hewlett (stage technique au TNS). Elle participe a la création d’un collectifs d’artistes français afrodescendants, maghrébins, asiatiques…, qui sur le modèle du mouvement H/F sera une plateforme militante chargée de redresser les inégalités liées aux origines ethniques et sociales dans la culture. En février, le Carreau du Temple lui confie la programmation d’AfricaParis premier gros événement interdisciplinaire afropéen français, qui a été visité par plus de 12000 personnes en trois jours de débats, rencontres, concerts, ateliers, spectacles, expositions, défilés de modes, concept-store de designers… Par la suite elle crée la structure les Rendez Vous Afropéens dans le but de pérenniser ce festival.